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Conférence « Incarner et servir l’ONU au siège et sur le terrain »

Publié le 09 décembre 2023
Les auditeurs attentifs
Crédit: smlh 46
Les auditeurs attentifs

Le 9 décembre 2023 à la Chartreuse à Cahors se déroulait la conférence « Incarner et servir l’ONU au siège et sur le terrain » de Madame la Sous-préfète Anne-Cécile VIALLE, ex-personnel des Nations-Unies de 2006 à 2021.

Madame VIALLE a représenté l’ONU et l’UNICEF en République démocratique du Congo et en Birmanie. Son travail consistait aussi à alimenter en renseignements l’assemblée générale, le Conseil de Sécurité et le Secrétaire général des Nations-Unies sur la situation des pays dans lesquels elle exerçait. Pour devenir à part entière fonctionnaire de l’organisation des Nations unies il lui a fallu préalablement prêter serment de respecter la Charte des Nations Unies.

L’objectif de l’ONU est de consolider le respect des droits de l’homme dans les pays signataires de la charte en identifiant les personnes les plus vulnérables. Le rôle de ses représentants est toujours délicat dans la mesure où ils apportent à la fois une aide matérielle et financière conséquente mais constituent aussi une présence attentive à ce qui se passe dans le pays concerné. Leur rôle consiste à collecter toutes les données susceptibles d’intéresser l’ONU. Il faut être capable d’interroger les Etats sur la situation des minorités se trouvant sur leur sol. Il faut aussi disposer d’une connaissance fine du terrain afin de renseigner efficacement le secrétariat général.

Chaque objectif, en fonction des missions, est chiffré (exemple des vaccinations d’enfants dans telle ou telle zone du pays concerné). Dans le cas du Congo où il s’agissait d’apporter l’eau potable et l’assainissement, les statistiques portaient sur la baisse des maladies diarrhéiques. L’ONU intervient sur les questions de développement et à ce titre, on peut constater un certain nombre de progrès. C’est ainsi que l’éducation progresse. Il y a aussi une dimension de protection des enfants (En Birmanie, démobilisation des enfants soldats).

Si la plupart du temps les agences onusiennes préfèrent ne pas être escortées par les casques bleus, il est difficile parfois de se passer de cette protection au regard des risques encourus. La conduite de ces missions s’apparente souvent à une vie aventureuse où il convient de rester vigilant et où il faut faire une croix sur la vie privée. Il vaut mieux être en bonne santé, car les évacuations sont souvent compliquées. Les conditions de vie sont également difficiles au cœur de ces populations précarisées. Des agents de l’ONU décèdent parfois au cours de leur mandat lorsqu’ils sont envoyés sur le terrain. Il faut être capable à un moment ou l’autre de décrocher. Au Congo, on est confronté en permanence à des conflits armés avec notamment le problème de l’accès aux minerais. Des investissements de l’ordre de 150 millions d’euros ont néanmoins été consentis sur cinq ans au profit de 9 millions de Congolais. Mais il faut en permanence veiller à la sécurité des opérations et lutter contre la corruption qui est élevée et généralisée.

En Birmanie, la situation des Rohingyas est particulièrement sensible. L’Etat ne reconnaît pas cette minorité et c’est à l’ONU que revient la mission de les prendre en charge pour leur permettre d’accéder à un minimum de droits. Madame VIALLE exposait l’impossibilité d’organiser un spectacle de clowns où enfants birmans et rohingyas se mélangeraient.

Congo et Birmanie font partie des pays qui se trouvent dans les pires conditions que l’on puisse rencontrer dans le monde à bien des égards. Les enfants par exemple ne disposent pas de certificats de naissance. La démographie est une arme en soi et pour exercer des contrôles dans ce domaine, il faut organiser des systèmes parallèles. Ces pays sont aussi contaminés par les mines antipersonnel. Le rôle de l’ONU est d’essayer de consolider les situations de paix, de faciliter le dialogue entre les différentes autorités ou parties en présence. Les programmes, qui sont essentiellement globaux à l’origine, doivent être déclinés sur le terrain. C’est la plus-value qu’apportent les intervenants de l’ONU sur place. L’ONU, malgré les critiques dont elle fait l’objet, arrive à faire bouger les lignes. Il y a certes des échecs mais quand on a la volonté on peut arriver à certains résultats favorables aux populations vulnérables.

A la fin de son exposé, madame VIALLE a répondu aux nombreuses questions de l’assistance avant de se voir remettre une médaille et un ouvrage de la légion d’honneur par Christiane BOUAT, présidente de la SMLH 46. La conférence s’est terminée par une discussion à bâtons rompus et un vin d’honneur.